Spagat
Christian Johannes Koch, Suisse, 2020o
Marina mène une vie tranquille et réglée : elle a un poste d'enseignante épanouissant, un mari aimant et une fille adolescente quelque peu rebelle. Mais c'est sa liaison avec Artem, le père d’une de ses élèves, qui illumine son quotidien. Artem est arrivé d'Ukraine en Suisse avec sa fille Ulyana il y a quelques années et depuis il vit sans permis de séjour discrètement dans un petit appartement. Mais lorsque la jeune fille est prise en flagrant délit de vol, les événements se précipitent et la vérité risque d’éclater au grand jour. Cette première oeuvre saisissante de Christian Johannes Koch a été célébrée lors des festivals du film de San Sébastian et de Zurich.
Le jeune réalisateur Christian Johannes Koch présente dans la section New Directors du 68e Festival de San Sebastian son premier long-métrage, Spagat, qui aborde le thème de l’immigration clandestine d’un point de vue plutôt original. Si, dernièrement, le thème a été traité par de nombreux réalisateurs suisses, en particulier par les documentaristes, le film de Koch réussit à aller au-delà de la pure réalité des faits et à mêler de manière cohérente et captivante fiction et réalité sociale.
Giorgia Del Don
Une enseignante mariée a une relation avec le père d'une de ses élèves ; cet homme vit en Suisse sans papiers et travaille au noir dans le bâtiment ; sa fille fait dangereusement parler d'elle en tant que gymnaste talentueuse et est accusée de vol à l'école : les conditions de ce premier film suisse sont compliquées. La manière dont l'auteur et réalisateur Christian Johannes Koch imbrique les conflits qui en résultent tout en éclairant ses personnages est d'autant plus brave. Chacun a ses raisons plausibles pour agir, mais chaque pas a des conséquences fatales pour tous les autres - jusqu'à ce que l'enchevêtrement semble finalement si inextricable que seul un coup de poing libérateur peut encore y remédier. Ainsi va le drame, jusqu'à la fin, qui est aussi consternante que simple. Gageons que nous entendrons encore parler de ce réalisateur.
Andreas FürlerGalerie photoso
